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Le lendemain de la gueule de bois

C’était hier en début de soirée

Au moment de la fermeture du bureau de vote, près de 47% des électeurs avaient fait le choix de ne pas y venir voter.

Un peu plus tard pendant le dépouillement des bulletins de vote de mon bureau, seuls deux noms revenaient avec insistance. Mais où sont donc les électeurs de notre candidat ? De temps à autre tout de même sortait d’une enveloppe l’un de “nos” bulletins orange.

8 bulletins sur le premier “100″, pour finalement s’établir à 30 bulletins sur les 424 enveloppes présentes : 7,07 % des voix.

Et 58 bulletins sur 447 enveloppes dans le bureau voisin où j’avais moi-même voté, celui de mon quartier, soit tout de même 12.97 % des voix.

C’était hier au cours de la soirée

J’avais encore l’espoir d’apprendre de meilleurs résultats pour notre candidat dans les autres bureaux de la circonscription. Sur la route qui me conduisait à cette salle où nous devions tous nous retrouver, j’entendais “France Info” qui égrenait, résultats après résultats, l’ampleur de la vague bleue annoncée. Avec force commentaires sur l’échec du MoDem, et gorges chaudes sur l’échec de la position de François BAYROU face au “rouleau compresseur”.

J’avais la gorge vraiment serrée lorsque j’ai retrouvé M’barek MARIR et toute cette équipe, que je n’avais pourtant rencontrés que depuis quelques jours. Une équipe avec laquelle j’avais depuis lors passé “sur le terrain” chaque soir de la semaine et une bonne partie des week-ends. Chaque jour avait été pour moi l’occasion de faire connaissance avec des membres de cette équipe que je n’avais encore jamais rencontrés. Cela était encore le cas ce soir, au fur et à mesure que tombaient les résultats des communes de la circonscription qui venaient confirmer la tendance déjà constatée.

7, 8 ou peut-être 9% des suffrages exprimés, un nombre de sièges proche de zéro à l’échelon national, alors que se vantaient sur le grand écran installé, tous ceux qui se disaient d’un “nouveau centre” et qui apparemment allaient obtenir des sièges du fait d’accords en tous genres passés avec le grand parti majoritaire présidentiel.

Beurk !

C’était hier en fin de soirée

Pendant que nous rangions tables et chaises, j’avais cette impression d’avoir pris une bonne cuite, avec toute la moîteur d’un réveil hasardeux au fond d’un fauteuil.

“On se retrouve demain ? ”
“Oui c’est ça, à demain !”

Et puis ce matin, un étrange sentiment de fierté : ces 7, 8 ou 9% aussi faibles qu’ils soient, me semblent pour autant profondément authentiques. Ils ne me semblent pas dûs à de quelconques magouilles de politiciens professionnels davantage préoccupés par leur carrière ou leurs intérêts. Ils reflètent l’attente naissante “de faire de la politique autrement”, comme le dit François BAYROU.

J’ai adhéré au MoDem parce que François BAYROU a pris la position de garder son indépendance et de ne pas se soumettre à l’un ou l’autre des deux “camps”, lorsque d’autres ont fait, font ou feront peut-être encore d’autres choix.
Il me semble important de ne pas trahir les électeurs qui ont fait confiance à l’éthique qu’ils perçoivent dans le MoDem, à cet esprit d’indépendance, de rassemblement et non de ralliement.

J’ai eu l’occasion au cours de ces derniers jours, de croiser sur le terrain des gens qui se détournaient d’un signe de la main accompagné d’un “Bayrou non merci, ça ne m’intéresse pas” ; mais également de sentir, de la part de nombreuses autres personnes, un réel élan de sympathie pour le MoDem et la position courageuse de François BAYROU.

Sachons donc préserver cet élan de sympathie sans le dilapider par ce qui serait perçu comme d’éventuelles magouilles compromettantes ; c’est peut-être déjà cela, semer pour l’avenir.

A commencer par le 2è tour de dimanche prochain, où mon humble avis est qu’il appartient à chacun de se positionner comme il le souhaitera, sans aucune influence, consigne ou recommandation. Le “Penser Libre” que nous avons porté chaque jour avec M’barek MARIR.

Nombre d’électeurs n’ont pas cru bon de se rendre aux urnes. La tentation d’un dimanche ensoleillé d’une part, l’anesthésie médiatique orchestrée d’un résultat annoncé d’avance d’autre part. Ainsi que le peu de temps accordé par le calendrier au MoDem pour se créer et se débarrasser de cette ambigüité encore portée par l’image de “l’ancienne UDF”, souvent perçue comme se ralliant tôt ou tard à l’actuelle majorité présidentielle.

Sans nul doute il nous faudra travailler dans les semaines et les mois à venir. Comment ? J’ai encore beaucoup de choses à apprendre avec ma très faible expérience et mon tout aussi faible recul de nouvel adhérent.

Mais il y a une chose que nous avons d’ores et déjà réussi à créer : une équipe locale formidable, constituée de personnes issues d’horizons très divers. C’est cela à mon sens, la richesse et l’esprit du MoDem pour l’avenir.

Avec au centre de cette équipe, la personnalité du candidat que nous avons “soutenu” au sens de cette campagne, mais qui nous a tellement soutenus à son tour et sans compter son temps, avec sa simplicité, sa gentillesse, sa proximité, sa générosité, son authenticité, sa disponibilité de chaque instant.

Merci M’barek !

A nous désormais de savoir garder cet esprit pour nous tourner vers l’avenir autour de M’barek, avec Xavier, Didier, Eric, Claude, Francine, Evelyne, Florence, Laurent, Philippe, Sébastien et tous les autres (pardon pour ceux que je n’ai pas cités ou tous ceux que je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer), et celles et ceux qui nous rejoindront jour après jour.

Michel

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