Bannière

A Paris aussi, le MoDem s’active

Hier soir, 5 juin 2007 à Paris, dans une salle impatiente, surchauffée et pleine à craquer, le MoDem a tenu meeting au Gymnase Japy.

Au cours de celui-ci, les 21 candidats MoDem des circonscriptions parisiennes ont été présentés aux participants. Quelques uns d’entre eux se sont exprimés à la tribune, parmi lesquels trois candidats qui, issus de divers mouvements écologistes, ont décidé de rejoindre le MoDem pour y faire fructifier leurs idées.

Marielle DE SARNEZ et François BAYROU sont ensuite intervenus pour rappeler, entre autres, que les députés de l’Assemblée Nationale devaient être le trait d’union entre les citoyens et l’Etat, et non l’inverse.

Sans appeler ostensiblement à voter MoDem aux législatives, François BAYROU a tracé, de manière explicite, un chemin qui, au total, ne peut que conduire à ce vote l’auditeur attentif et convaincu.

Le Parlement, lieu de débat

D’emblée, le décor est planté, à travers un rappel du “droit des citoyens à être représentés à l’Assemblée Nationale”, un lieu où “le peuple, par l’intermédiaire de ses représentants, peut parler et débattre.”

François BAYROU attire ensuite l’attention sur les risques d’une Assemblée bleue à 80 %,dans laquelle les députés n’auraient alors plus d’autre rôle, en raison du poids écrasant de la majorité, “que d’adopter sans discussion les textes qui leur seront présentés”.

Concluant son introduction en affirmant que “le rôle d’un Parlement, c’est de débattre”, il a répété que cela n’était possible que “s’il y a des courants différents pour représenter les Français”. Il avait déjà affirmé, à l’occasion d’un précédent meeting : “Si nous pensons tous pareil, c’est que nous ne pensons plus rien”.

Les Français n’ont pas avalisé les orientations de Nicolas SARKOZY

“Je conteste l’idée que les orientations présentées par Nicolas SARKOZY lors de la campagne présidentielle aient été avalisées par les Français” a affirmé François BAYROU, ajoutant que ce dernier avait sans doute été élu davantage sur sa personnalité que sur son programme.

Incontestablement énergique, portant une rupture avec le gouvernement précédent en dépit de son appartenance à celui-ci, doté de capacités de communication certaines, et ayant avancé deux ou trois idées directrices épousant les préoccupations du moment (travail, immigration), Nicolas SARKOZY a sans aucun doute su s’allier l’opinion.

Pour autant, “il n’est pas vrai que le reste du programme ait été avalisé par les Français” a conclu François BAYROU, citant en exemple la franchise de soins.

La franchise de soins

Fustigeant ce point du programme présidentiel, François BAYROU a posé deux questions quant à cette mesure : est-elle juste ? Sera-t-elle efficace ?

Après avoir fourbi ses arguments pour démontrer qu’elle ne serait ni l’un ni l’autre, il a attiré l’attention de l’assemblée sur le fait que si 40 à 80 euros représentent peu pour certains, cela représente beaucoup pour ceux, nombreux, qui “tous les mois, calculent leur budget à l’euro près”, ajoutant qu’en tout cas, le sujet méritait débat devant les Français.

“Je ne fais pas grief à Nicolas SARKOZY d’avoir proposé et défendu une telle idée . Mais il y a besoin de réflexions et de débats. On n’est pas obligé de faire des bêtises parce que c’est inscrit dans le programme. C’est à cela que sert le Parlement de la République”, a-t-il conclu sur ce point.

La carte scolaire

Poursuivant l’inventaire des promesses du candidat SARKOZY, François BAYROU a ensuite évoqué la carte scolaire, mettant l’accent sur les risques d’une telle réforme :

“Qu’est-ce qu’on fait lorsque, dans des collèges de centre ville, on aura 5000 inscriptions là où l’on n’a que 1000 places ?” a-t-il interrogé. Il faudra bien faire “le tri des élèves, un peu sur leurs relations, davantage sur leur livret scolaire”.

Ainsi verra-t-on fleurir “des établissements de 1ère classe, voire de super 1ère classe, et des établissements de 2de et même de 3ème classe. Et ceci mérite débat, car on connaît ceux qui iront dans les établissements de 3ème classe : ceux des milieux sociaux les plus fragiles”.

Refusant par avance cette sélection, François BAYROU rappelle ensuite l’un des fondements de la République : “Nous ne voulons pas l’excellence pour les uns et la relégation pour les autres. Nous voulons l’excellence pour tous”.

Et de conclure : “Excusez-moi de le dire, mais c’est à l’Assemblée Nationale que l’on doit avoir ce genre de débat”.

Le moratoire sur la dette et le déficit

“Sur la dette, que je sache (…), si je ne me trompe, tous les candidats, singulièrement Ségolène ROYAL et Nicolas SARKOZY ont dit : nous allons lutter contre le déficit et contre la dette”, a rappelé François BAYROU en introduction.

Or “la première déclaration officielle du gouvernement est : on laisse filer la dette. On va mettre entre parenthèses le déficit et la lutte contre la dette”.

Après ce rappel des faits, Français BAYROU a précisé que le coût des diverses mesures (avantages fiscaux pour les plus favorisés, déduction des intérêts d’emprunt pour l’acquisition d’une habitation) était évalué, au bas mot, à 10 ou 15 milliards d’euros, “à crédit, qui devront être payés par les générations futures”.

“Il n’est pas juste et il n’est pas bien, vis-à-vis des générations futures, que la dette et le déficit ne soient plus que des sujets secondaires”, a-t-il ajouté, indiquant que sur ce sujet, les députés MoDem seraient pour le coup “des députés qui monteront à la tribune pour demander au gouvernement de respecter les engagements pris”.

A cette occasion, il a de nouveau rappelé que les députés n’étaient pas là pour condamner, pas plus que pour faire de l’opposition systématique, mais pour imposer le débat démocratique dans notre pays.

“Je propose de remplacer le vote mécanique par un vote responsable. [Faisant cela] non seulement nous défendons le droit des citoyens, mais nous réhabilitons le travail parlementaire.”

“On a besoin d’élus qui fassent leur travail d’élu”, a-t-il sobrement conclu sur ce chapitre.

L’Europe et le traité simplifié

Après avoir assez largement critiqué certains aspects du programme présidentiel, François BAYROU a salué l’évolution du Président SARKOZY concernant l’Europe, notant que la récente suggestion d’un “traité simplifié” constituait un progrès notable par rapport à l’idée initiale d’un simple “mini-traité”.

Pour autant, il a insisté sur la nécessité que ce traité simplifié débouche sur un texte dans lequel “le citoyen pourra retrouver les grands principes du traité initial”, et noté des points de discussion à venir, comme par exemple la manière de le ratifier.

Sous ces réserves, François BAYROU a conclu : “Je saurai dire que nous sommes d’accord avec le travail qui a été fait”.

La démocratie en danger ?

Que penser d’un pays dans lequel 30 % d’électeurs (score de Nicolas SARKOZY au 1er tour des élections présidentielles) sont représentés par 80 % de députés, cependant que 8 millions d’électeurs (score de François BAYROU à ce même scrutin) ne seraient représentés par aucun ? C’est sur cette interrogation en forme d’évidence que s’est conclu le meeting.


Approche du Gymnase Japy


Nous y sommes presque


Même les chiens arborent les couleurs du MoDem !


Marielle de Sarnez à la tribune


François BAYROU très attentif


Chacun son tour


Le Béarnais sourit, parfois


Voilà, c’est fini !

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


La France de toutes nos forcesFrançois Bayrou et foule en mouvementAdhérer au MoDem